Personnaliser le conseil en désherbage

«Depuis vingt ans, la coopérative délivre un conseil fongicides adapté à la parcelle à l'aide de différents outils d'aide à la décision pour répondre à la grande hétérogénéité des exploitations de nos adhérents », explique Claude Chalon, responsable agronomique de la Cal, la coopérative agricole lorraine. « L'investissement dans le poste désherbage étant plus important qu'en fongicides, il nous a semblé indispensable de proposer la même démarche. Et ce, d'autant plus que certains adhérents connaissaient des échecs de désherbage malgré les bons conseils de la profession. Ceux-ci n'étaient pas appliqués car pas adaptés à l'exploitation, voire à la parcelle. » Pour atteindre cet objectif, la Cal travaille avec l'outil Atlas désherbage grandes cultures de BASF Agro.

1. RECUEIL DES DONNÉES PARCELLAIRES

Pour recueillir les données parcellaires, première étape de la démarche, un cahier de diagnostic individuel a été élaboré par la coop en partenariat avec la firme. La première année d'adhésion à ce service, un certain nombre d'informations doit y être consigné pour chaque parcelle de l'exploitation : la surface, le type de sol, le niveau d'infestation maximal en vulpin et ray-grass, leur répartition après désherbage, l'évolution de la qualité du désherbage des quatre années passées pour ces deux adventices, ainsi que la présence éventuelle de résistance avérée, le niveau d'infestation des autres graminées et dicotylédones. Pour l'année en cours et les trois années précédentes, la culture, le travail du sol effectué et sa profondeur, la date de semis et les herbicides appliqués sont aussi nécessaires.

2. UN ÉTAT DES LIEUX SYNTHÉTIQUE

Ces informations sont saisies par la coop dans Visioplaine, déjà en place, puis extraites par le logiciel Atlas pour éditer un document synthétique remis à l'adhérent. Celui-ci réalise un état des lieux du niveau d'infestation des adventices sur toute l'exploitation, le risque d'apparition des résistances et le niveau d'utilisation des différents leviers d'action agronomiques et herbicides. Le même état des lieux est ensuite réalisé pour chaque parcelle, avec un focus sur la mise en place des leviers d'action herbicides vis-à-vis du vulpin, qui pose le plus de problème de résistance.

3. UN CONSEIL ADAPTÉ ET DISCUTÉ

A partir de cet état des lieux, le conseiller préconise à l'adhérent les solutions adaptées au désherbage de chaque parcelle. Il s'aide d'un dossier, réalisé par la Cal avec BASF Agro, sur les effets de chaque technique et les modes d'action des herbicides. Une discussion s'ensuit pour déterminer celle qui est la plus adaptée aux habitudes de l'agriculteur. En fin de campagne, un bilan des actions mises en oeuvre et des résultats est réalisé et consigné dans le recueil des données.

Ce service, vendu pour trois ans, revient en moyenne à 2 €/ha/an. « Notre objectif était de le proposer aux adhérents en préventif pour éviter les problèmes de résistance. Mais c'est seulement quand ils sont au pied du mur qu'ils sont ouverts à une telle démarche », note Claude Chalon.

Chantal Urvoy